L’école inclusive est un concept qui vise à garantir que tous les élèves puissent bénéficier d’une éducation de qualité. Cela quelles que soient leurs capacités ou leurs besoins spécifiques. En France, plusieurs lois et dispositifs ont été mis en place pour favoriser cette inclusion. Elle vise à renforcer l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées. Cet article explore les fondements législatifs de l’école inclusive. Mais également les dispositifs et mesures mis en place et les perspectives futures.
Définition : l’école inclusive c’est quoi ?
La loi du 11 février 2005 a marqué un tournant décisif dans l’évolution de la législation sur le handicap en France. Elle a établi des principes fondamentaux visant à garantir l’égalité des droits et des chances pour les personnes handicapées. Cette loi a introduit des mesures concrètes pour favoriser l’inclusion scolaire. Telles que le projet personnalisé de scolarisation et les unités localisées pour l’inclusion scolaire (École ULIS). Le PPS permet de définir un parcours éducatif adapté aux besoins spécifiques de chaque élève. Tandis que les ULIS offrent un soutien pédagogique renforcé au sein des établissements scolaires ordinaires.
La loi n° 2019-791 du 26 juillet 2019 pour une école de la confiance a prolongé et enrichi les dispositions de la loi de 2005. Elle a créé un service public de l’École inclusive. Ce dernier vise à replacer la proximité et la réactivité au cœur de l’organisation de l’accompagnement des élèves en situation de handicap. Cette loi a également simplifié les démarches pour les familles et personnalisé les parcours des élèves. Elle a permis d’engager une transformation de l’accompagnement des élèves en situation de handicap et d’améliorer les conditions de recrutement, de formation et de travail des ASH/AESH.
L’impact de ces lois sur la scolarisation des élèves en situation de handicap est significatif. En 2023, plus de 436 000 élèves handicapés ont été accueillis dans les établissements scolaires, représentant 3,6% de l’ensemble des élèves. Plus de 132 000 accompagnants ont également été présents, montrant l’engagement pour l’inclusion scolaire. Ces lois ont mis en place des dispositifs essentiels comme les ULIS et des projets pilotes d’instituts médico-éducatifs, contribuant grandement à l’inclusion scolaire.
Dispositifs et mesures pour l’inclusion
Les pôles inclusifs d’accompagnement localisés ou PIAL constituent une nouvelle forme d’organisation. Ils visant à coordonner les moyens d’accompagnement humain en fonction des besoins des élèves en situation de handicap. Ces pôles sont déployés à l’échelle d’une circonscription ou d’un EPLE. Ou encore au sein d’un territoire déterminé regroupant des écoles et des établissements. Les PIAL jouent un rôle crucial dans la coordination des ressources et la personnalisation des parcours éducatifs.
Les équipes mobiles d’appui médico-social jouent aussi un rôle crucial dans la prévention des ruptures éducatives pour les enfants à besoins particuliers. Conformément à la circulaire n° DGCS/SD3B/2019/138 du 14 juin 2019, les agences régionales de santé (ARS) organisent des équipes médico-sociales mobiles d’appui à la scolarisation des enfants à besoins particuliers. Ces dernières accompagnent les personnels en charge de leur accompagnement et de leur scolarisation au sein de l’école. Ceci vise à éviter les ruptures dans les parcours scolaires des enfants.
En complément, les enfants qui ont des difficultés peuvent se voir accorder des accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) par la MDPH. Ces professionnels offrent un soutien personnalisé et un accompagnement collectif adapté aux besoins de chaque élève. La formation des AESH est essentielle pour acquérir les compétences nécessaires et renforcer leur statut et leur reconnaissance professionnelle. Leur rôle est crucial pour l’accompagnement des élèves handicapés et pour la mise en œuvre de l’école inclusive.
Enfin, la plateforme Cap École inclusive est un outil essentiel pour faciliter la scolarisation de tous les élèves. Elle propose des ressources pédagogiques numériques immédiatement utilisables en classe. Cette plateforme offre une offre de formation pour les enseignants, leur permettant de s’appuyer sur des ressources adaptées pour répondre aux besoins spécifiques des élèves. Cap École inclusive contribue à renforcer les compétences des enseignants et à améliorer l’inclusion scolaire.
Les défis et perspectives futures de l’école inclusive
Malgré des progrès notables, l’inclusion totale reste un défi. Les préjugés liés au handicap persistent, entravant l’intégration des élèves dans les écoles. Ces croyances, souvent basées sur une ignorance des capacités des élèves handicapés, nuisent à leur développement. Il est crucial de sensibiliser la communauté éducative pour combattre ces préjugés. En France, environ 500 000 enfants handicapés sont scolarisés chaque année. Ce qui représente 4% des élèves. Malgré une augmentation des effectifs dans les écoles ordinaires, un manque de ressources et de formations pour le personnel éducatif persiste.
Les perspectives d’avenir concernant l’école inclusive visent un système éducatif plus adapté et réfléchi. Les mesures de la Conférence nationale du handicap promettent d’améliorer la scolarisation des élèves handicapés. Actuellement, 470 000 élèves handicapés sont scolarisés en milieu ordinaire en France. La création de pôles d’appui à la scolarité (PAS) vise à renforcer cette inclusion.
Gabriel Attal, anciennement ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse, reconnaissait un meilleur accueil des élèves en situation de handicap. Toutefois, il notait qu’il fallait augmenter les moyens humains pour rendre leur accueil satisfaisant. D’autre part, la qualité de la scolarisation et des accompagnements proposés ne répondent pas complètement aux attentes des familles. L’accompagnement humain comme principale réponse à l’inclusion est un système global à repenser. Si la mission des AESH est d’accompagner les élèves en situation de handicap, elle n’est aucunement de se substituer à d’autres professionnels (enseignant, éducateur spécialisé ou psychologue). Les défis de l’école inclusion sont donc encore nombreux !