Le système médico-social français connaît une transformation majeure. La ministre Charlotte Parmentier-Lecocq a annoncé la généralisation de l’offre de services coordonnés d’ici 2027. Abandonnant ainsi la logique de places au profit d’un parcours personnalisé. L’objectif est de briser les silos institutionnels (IME, SESSAD). Et ainsi d’offrir aux enfants en situation de handicap un accompagnement sur-mesure.
L’essentiel sur la transformation de l’offre médico-sociale
- La mesure phare : Remplacement des agréments rigides par une « offre de services coordonnés » flexible.
- Le calendrier : Textes réglementaires en 2026, déploiement obligatoire pour tous les établissements « enfants » en 2027.
- L’objectif : Un guichet unique et un fonctionnement en plateforme pour éviter les ruptures de parcours et faciliter l’inclusion scolaire.
Du cloisonnement à la fluidité : la fin du modèle en silos
Historiquement, l’accompagnement du handicap en France s’est construit autour d’une dichotomie rigide. D’un côté, l’enfant est accueilli en établissement spécialisé (type IME – Institut Médico-Éducatif) ; de l’autre, il bénéficie de soins à domicile ou à l’école via un service mobile (type SESSAD).
Cette organisation binaire montre aujourd’hui ses limites. Elle crée des effets de seuil, des listes d’attente interminables et fige les parcours. Pour les familles, ce cloisonnement est synonyme de « parcours du combattant ». L’absence de passerelles fluides entre l’internat et le milieu ordinaire empêche d’adapter l’accompagnement aux évolutions rapides de l’enfant. Lorsqu’une situation change, tout est souvent à refaire : nouveaux dossiers, nouveaux délais, et parfois, des ruptures brutales de prise en charge.

2027 : L’ère de la plateforme de services coordonnés
La réforme portée par le gouvernement et soutenue par l’Anap (Agence nationale d’appui à la performance) entend renverser la table. D’ici 2027, la notion d’établissement fermé laissera place à celle de plateforme de services.
L’offre de services coordonnés permettra une flexibilité inédite :
- Modularité : Un enfant pourra bénéficier d’un accueil de jour partiel, tout en étant scolarisé en milieu ordinaire avec un appui éducatif.
- Réactivité : L’établissement devient un hub capable de projeter ses compétences (soins, éducation, rééducation) là où l’enfant en a besoin. Cela sans refaire un dossier administratif complet.
Un guichet unique pour simplifier la vie des familles
L’un des gains les plus tangibles de cette transformation sera la simplification administrative. L’offre coordonnée introduit le principe de l’interlocuteur unique. La plateforme de services centralisera les démarches pour mobiliser les différentes prestations, mettant fin à la multiplication des dossiers MDPH pour chaque changement de prestation.
Cette coopération renforcée implique une synergie étroite avec l’Éducation nationale et les acteurs de la santé. En finançant le parcours plutôt que la place, la réforme vise à garantir une continuité éducative et sociale, réduisant ainsi les inégalités territoriales.

Un défi humain et financier pour les gestionnaires
Si la promesse d’une inclusion scolaire accrue fait consensus, la réussite de cette réforme reposera sur les moyens alloués. Transformer des institutions historiques en plateformes agiles demande :
- Une refonte des pratiques professionnelles et des fiches de poste.
- L’adoption d’outils de suivi numérique performants.
- Une valorisation des métiers du secteur pour pallier la crise d’attractivité.
L’offre de services coordonnés n’est pas qu’une mesure technique : c’est un changement de paradigme qui place le projet de vie de l’enfant au centre du jeu.
Questions Fréquentes (FAQ)
Ce nouveau modèle d’organisation médico-sociale repose sur une plateforme unique regroupant les établissements (IME, SESSAD). Il offre un ensemble de prestations modulables (soins, hébergement, aide scolaire) qui s’adaptent au parcours de l’enfant. Cela, sans aucune barrière administrative entre les services.
Charlotte Parmentier-Lecocq a annoncé la publication des textes réglementaires pour 2026, avec un objectif de déploiement généralisé dans tous les établissements pour enfants en 2027.
L’Anap (Agence nationale d’appui à la performance) publie des guides et des outils pour aider les gestionnaires d’établissements à transformer leur organisation, gérer les budgets par parcours et mettre en place cette nouvelle logique de plateforme.
Les avantages sont multiples. Moins de démarches, un interlocuteur unique et un accompagnement adapté en temps réel.